Synthèse de la sortie sur la faune de la Largue du 27 septembre 2014

Posté le 20 octobre 2014 dans Actualité

Le beau temps était au rendez-vous pour cette sortie matinale au bord de la Largue dans un beau secteur de prairies de fauche.

Ce grand et bel ensemble de prairies préservées de la zone inondable est favorable aux espèces animales et végétales. La présence d’une ripisylve (boisement de bord de cours d’eau) continue entre Balschwiller et Saint Bernard leur est également bénéfique. Ce sont d’ailleurs ces prairies, ces boisements et les espèces qu’ils abritent qui ont permis à la vallée de la Largue son classement comme zone Natura 2000. Ceci permet notamment aux agriculteurs de pouvoir bénéficier d’aides financières spécifiques : les MAEC (Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques).

La Largue à Saint-Bernard

Les premières espèces observées furent les macros-invertébrés (gros invertébrés) aquatiques avec des gammars (les crevettes d’eau douce), des larves d’insectes et des moules d’eau douce. La collecte de coquilles de plusieurs espèces de rivières (mulette des peintres, mulette des rivières, moule zébrée) et leur comparaison avec l’anodonte, grande moule des étangs, a permis d’appréhender la diversité des moules et d’étudier leurs caractéristiques (dents, épaisseur de coquille).

La moule zébrée est une espèce invasive qui commence à coloniser nos cours d’eau

Les anodontes sont de grandes moules à coquilles fines, sans dents, qui sont présents dans des étangs

Au détour d’un méandre, nous avons eu l’occasion de voir un ragondin, mammifère aquatique invasif de nos rivières, mais pas de castor. L’animal discret s’observe plutôt à l’aurore ou au crépuscule, mais nous avons pu observer de beaux indices de présence. Au niveau du seuil, des traces montrent que le castor doit sortir de l’eau pour franchir l’obstacle. Les poissons, quant à eux n’ont pas cette chance et ne peuvent pas franchir l’obstacle.

Chemin emprunté par le castor

Le ragondin colonise nos cours d’eau

La présence d’arbres isolés et surtout d’une belle ripisylve (boisement de bord de cours d’eau) permet de maintenir une température de l’eau fraîche nécessaire aux poissons et de créer des habitats à plusieurs espèces. Des trous de pics (comme le pic vert et le pic épeiche) et des cavités dans les arbres peuvent être utilisés par les chauves-souris qui chassent, de nuit, des insectes à la surface de l’eau.

Cavité

trou

Sur un secteur de falaises abruptes creusées par l’érosion, des trous ont été creusés par des hirondelles, ou des martins pêcheurs. Plus loin des blaireaux ont creusé des terriers.

Les secteurs calmes et rapides longés lors de la balade abritent différentes espèces piscicoles (espèces de poissons). Dans les secteurs de courant, bien oxygénés, des espèces comme le chabot, le vairon ou la truite  sont présentes. Dans des secteurs plus calmes, il s’agit de la bouvière, du gardon et du  goujon. L’anguille, des perches et de nombreuses autres espèces vivent également dans la Largue.

Loche franche

Lors de la balade, les participants furent sensibilisés au problème des écrevisses américaines qui risquent de transmettre des maladies mortelles aux espèces autochtones présentes plus en amont sur la Largue et qui peuvent dégrader les berges des milieux aquatiques.