La Largue

Située entre le Jura et la Plaine d’Alsace, la vallée de la Largue s’inscrit  dans le Sundgau entre Mulhouse et Belfort. Autrefois tournée vers la pisciculture de la carpe (tradition héritée des moines bénédictains), la vallée de la Largue est restée très rurale, principalement orientée vers l’agriculture et notamment vers l’élevage laitier. C’est ainsi que la Largue déroule, sous le regard attentif des Holsteins (vaches), ses nombreux méandres à travers un paysage verdoyant composé de pâtures, prairies, étangs, forêts qui alterne avec un chapelet de villages plus coquets les uns que les autres.

Source de la Largue à Oberlarg

La Largue prend sa source à Oberlarg, à 550 mètres d’altitude dans le Jura Alsacien sur les contreforts du Glaserberg. Jaillissant de ce massif karstique (calcaire), la Largue s’écoule ensuite sur près de 47 km pour rejoindre, après de nombreux méandres, l’Ill à Illfurth. En chemin, elle récupère les eaux de neufs affluents principaux, drainant ainsi une surface de 287 km2. La Largue passe sous le canal du Rhône au Rhin qu’elle approvisionne en eau. En effet, une partie des eaux de la Largue est détournée à Friesen par la rigole de la Largue vers le bief de partage (bief le plus élevé) de Valdieu-Lutran, fournissant ainsi le « précieux liquide » qui va s’écouler, d’un côté vers la Méditerranée via le Rhône, et de l’autre coté vers la Mer du Nord via le Rhin.

Sur tout son cours, la Largue présente une ripisylve (végétation rivulaire) riche et variée, offrant aux nombreuses espèces qu’elle abrite le gîte, le couvert, ainsi qu’un espace de circulation fonctionnel, reliant des milieux et habitats variés. Cette richesse faunistique et floristique a valu à la Largue et à sa ripisylve, un classement en zone Natura 2000, site dont la conservation et la préservation sont d’intérêt communautaire européen.

Principe de « trame verte » et « trame bleue »

Les trames vertes et bleues sont un dispositif issu du Grenelle de l’Environnement dont l’objectif est d’identifier, voire de recréer, les couloirs ou corridors écologiques par lesquels les différentes espèces animales transitent pour se déplacer d’un milieu à un autre. Les rivières et leurs ripisylves représentent des « axes de circulation » priviligiés pour toute la faune puisqu’elles relient, entre eux, une multitude de milieux variés (prairies, forêts, zones humides etc…). Ces interconnexions sont primordiales pour éviter « l’enfermement » des populations animales dans des milieux cloisonnés; si un milieu devient défavorable à une espèce, celle ci à la possibilité de « migrer à couvert » vers des sites plus accueillants.

A ce titre là, les cours d’eau et leur végétation rivulaire peuvent, et doivent, être considérer comme des « autoroutes à bestioles » qu’il convient de préserver et développer pour maintenir une biodiversité interressante.